Le pavillon jaune !

Fakaalofa Lahi Atu,

Oui, c’est plus compliqué à dire que ‘Kia orana’ mais ça veut toujours dire ‘bonjour’.

Nous voila donc arrivé à Niue, petit île indépendante de 2000 niuéens environ pour une superficie de 258km², autant dire qu’il reste encore beaucoup de place et c’est la première impression que l’on a eu de cette île : beaucoup d’espace. On en avait marre de Rarotonga, la pluie nous empêchait d’explorer les hauteurs de l’île et le petit port de commerce était envahi d’ARCiens ; l’ARC est un raid autour du monde réservé aux riches ayant de beaux bateaux semi-automatique et pour certains, une très haute idée d’eux même ; il faut quand même débourser une petite fortune pour y participer (mais le drapeau de l’organisation est offert !) ; depuis Huahine, ils nous collent au cul et sont parfois envahissant ; il est vrai que pour eux, on est des pouilleux et même avec notre 14 mètres, on a jamais été invité à boire l’apéro, juste un petit bonjour sur le quai, c’est tout ; même les rares français y participant nous ont ignoré, les ARCiens restent entre eux et la découverte de l’île est vite expédiée en mini bus et en une matinée ! La plupart ne reste que 2 jours dans chaque île, nous, c’est 2 semaines ! On n’est pas du même monde, on n’est pas du même monde.
Alofi

On est donc parti samedi en même temps qu’un bateau russe et ceci, malgré la petite dépression annoncée pour la semaine suivante ; cap vers l’île de Niue, distante de 585 miles à l’ouest (soit 1000 km). La navigation a été aléatoire et pénible, due au vents tournants et irréguliers ; nous qui croyons avoir les alizés de sud-est, c'est-à-dire réguliers, on ne savait pas que vers la latitude 20 se trouve la ZCPS (la Zone de Convergence du Pacifique Sud, voyons !) avec cette caractéristique d’un temps très changeant. Ça n’a pas été de tout repos car la mer était assez agitée, surtout le dernier jour où il a été impossible de dormir ; les russes devaient avoir la météo à bord car ils ont mieux profité des vents changeants et dans la nuit du 4ème jour, ils nous ont dépassé ; ce jour là, on a péché un joli Mahi Mahi d’une dizaine de kilo et le baromètre a chuté mais cette fois-ci on était prêt au pire, y compris les bidons de survie au cas où un cachalot nous enverrais par le fond… le vent a forcit et le bateau gîtait bien, assez pour que l’eau de mer pénètre dans les réservoirs d’eau douce par l’évent, ce qui a donné un goût infecte au thé ! Je vous passe les petits problèmes de fuite de gasoil dans les fonds, l’ampoule du feu de navigation grillée, etc… car se sont les aléas de la navigation !

On n’a pas vu la dépression. On est arrivé vendredi matin dans la baie d’Alofi et quelle a été notre surprise de voir le bateau russe échoué sur le platier ; il a eu une panne de moteur vers les 3 heures du matin et la forte houle l’a mis au sec, entièrement au sec ! il sera sorti en fin de journée par le remorqueur de l’île spécialement mis à l’eau par une grosse grue ; cela nous conforte dans l’idée qu’il faut impérativement arriver de jour et que nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur de navigation ou d’une panne. La mer est l’un des rares sports où l’on ne peut pas tricher…
Plage de Niue

Niue est une île haute sans lagon donc sans possibilité de mouillage en eau peu profonde, mais le Yacht Club de Niue (le seul au monde qui ne possède aucun bateau !) a installé 18 corps morts pour les bateaux de passage ; pour aller à terre, c’est pas simple, la houle empêchant tout débarquement sur la plage, il faut utiliser la petite grue du quai en béton pour remonter l’annexe et une fois sur le quai, on l’a déplace avec un petit chariot pour la ranger sur le parking, fastidieux mais marrant ! Remonter l'annexe

A Niue, on ne rigole pas, interdiction de travailler le dimanche : pas de bricolage, pas de bateau, pas de pêche ni même de baignade ! Les niuéens sont protestants et le dimanche, on va à la messe. Ce sont les missionnaires qui ont tout interdit pour obliger la population à se rendre à l’église et même de nos jours, les niuéens respectent cette interdiction ; mais le pire sera aux Tonga où le port de la chemise est obligatoire sous peine d’amende ! À suivre…
Niue Niue

On a adoré Niue ; il n’y a pas de touriste ici hormis les navigateurs mais tout est super bien entretenu, super bien indiqué ; les Niuéens sont extrêmement accueillants et gentils, ils te parlent, te touchent, te sourient et l’île est très intéressante : beaucoup de ballades en forêt et un littoral surprenant avec une multitude de criques, de grottes, de bassins naturels taillés dans la roche volcanique. On ne se lasse pas d’explorer les ‘caves’, ces cavités souterraines où se mélange eau douce et eau salée ; la plongée à Niue est exceptionnelle, l’eau n’étant pas polluée, la visibilité est de 60 mètres et il n’est pas rare de croiser des baleines et des dauphins ; Leïla a d’ailleurs plongé avec eux et en garde un souvenir inoubliable.
Fantastique !
Avaiki Cave : la piscine du roi (baignade interdite le dimanche...) Avaiki cave

Avaiki Cave

Avaiki cave
Matapa Chasm Matapa Chasm
Togo Chasm : Une oasis dans le corail Togo Chasm

Togo Chasm

Togo Chasm
Tavala arche : Talava arche

Talava arche
Limu Pool : Limu pool

Limu pool

Anapala Cave
Anapala Cave : la descente au coeur de la terre ! Anapala Cave

Anapala cave

Alors que les deniers ARCiens quittaient le mouillage, voilà qu’un nouveau raid nous envahissait : Le ‘Blue Water’ ; là, c’était trop, il était temps de mettre les voiles ; on a attendu 3 jours une bonne fenêtre météo et on est parti vendredi vers les Tonga, suivi des Blues Water évidemment
Niue A suivre...