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Kiaorana

Nous voila à Avatiu, petit port de commerce de Rarotonga des îles Cook ; partant de Huahine, il nous a fallut 8 jours de mer pour y arriver alors que notre nouveau voisin n’a mis que 3 jours !
Les 7 premiers jours ont été un record de lenteur ; vent très faible avec une mer très calme, voir plate, et aucun nuage à l’horizon, on avançait péniblement à 2 nÅ“uds, on dormait bien la nuit sans faire de quart car on était absolument seul sur l’eau, on se préparait de bons petits plats, on bouquinait, on glandait, on s’est même baigné dans le grand bleu, bref, on était heureux. Et puis le dernier jour, le vent à viré du sud-est au nord-ouest et a forci, notre bateau avançait bien avec toute sa toile, un bon 5 nÅ“uds avec une belle mer et on a enfin pêché un joli thon rouge de 15 kilos que l’on a remonté facilement et là, on était super content, on était tellement excité au mille façons de manger ce poisson que l’on n’a même pas remarqué la chute brutale du baromètre, trop de bonheur vous rend aveugle !
C’est arrivé la nuit, ça arrive toujours la nuit, le vent a monté en puissance apportant avec lui une mer très agitée, on a du prendre 1, puis 2 et enfin 3 ris dans la grande voile, le génois était enroulé aux deux tiers et ressemblait à un string, quand à l’artimon, il a préféré abandonner en se déchirant dans toute sa partie haute ; puis la mer est devenue mauvaise avec toujours une vague plus haute que les autres pour nettoyer le pont mais surtout avec des vagues qui se fracassaient contre la coque avec une puissance phénoménale et dans un fracas effrayant, comme une bonne claque dans la figure. A l’intérieur, c’est le désordre, l’eau arrive quand même à rentrer, il est impossible de se faire à manger, ni même un tartare de thon ! Il faut rassurer notre fille qui se demande pourquoi tout bouge, rectifier le cap que le pilote a du mal à tenir, dégager l’écoute du génois bloquer à l’avant du bateau par le guindeau, etc… et gérer les pannes car c’est toujours dans ces moments que ça casse, comme le collier inox du réservoir gasoil qui casse juste avant d’arriver au port, comme par hasard ; mais notre pire avarie, c’est quand même la panne de la barre hydraulique rendant impossible de diriger le bateau ; il a fallut 30 minutes pour réparer, 30 minutes pendant lesquelles le bateau n’était plus dirigeable, mais heureusement pour nous, cela c’est passé en début de traversée et le beau temps était avec nous ; le pire venait d’être évité.
On est arrivé vendredi matin, complètement crevé mais heureux de pouvoir souffler un peu au calme de ce petit port de commerce, seul endroit de mouillage de l’île. Le lendemain, un gros voilier arriva, notre nouveau voisin ; il a mis seulement 3 jours en partant de Bora Bora mais ça n’a pas été une partie de plaisir pour lui. Cette navigation nous a appris beaucoup et nous apporterons les modifications nécessaires au bateau pour repartir dans de bonnes conditions : rester au sec, pouvoir manger, tout caler, tout amarrer, etc…Rarotonga_012.jpg Plus besoin de balise sur tribord


Infos pratiques :
Il y a 2 archipels au Cook : l’un au nord, l’autre au sud. 237 Km² de terres réparties sur plus de 1,8 millions km² de mer.
Il faut un tirant d’eau inférieur à 1M80 pour entrer dans Aitutaki, on est donc allé à Rarotonga, au sud.
La capitale est Avarua (8000hab.) et le seul port est Avatiu qui est le port commercial de l’île ; on mouille dans le port, amarré par l’arrière au quai. Pas d’électricité mais de l’eau et mouillage très inconfortable par vent de nord-ouest. Le port est vite plein et affiche parfois complet. Bon approvisionnement au supermarché à 200 mètres du port. Magasin de bricolage en face du port avec petit accastillage de bateau, rien d’autre ailleurs. Mouillage dans le port d'Avatiu
Rarotonga ressemble étrangement à Moorea mais en plus petit, son aspect et ses habitants notamment, mais ils roulent du mauvais coté de la route, ils ne parlent pas comme nous, ils ont des claviers qwerty où il n’y a pas d’accents, les motards ne portent jamais de casque, les rues n’ont pas de trottoir mais sont super propres et enfin, les bières font 375ml et coûte 2 fois moins chère qu’à Tahiti : il est chouette ce pays ! Ici, on n’arnaque pas le touriste, on peut dormir à 20 euros la chambre, les restos sont pas chers, la location de voiture ne se paye pas au kilomètre et internet est raisonnable ; ils ont tout compris au tourisme et pourtant cette île est autant isolée que Tahiti. On est content d’être là, la montagne est superbe et il y a beaucoup de ballades à faire, pas toujours facile sans guide ; on s’est un peu perdu sur le sentier du ‘Te Manga Track’, le sommet culminant de l’île à 653 mètres. Rarotonga_027.jpg

On ne restera qu’une semaine à Rarotonga ; le port est assez inconfortable par vent de nord-ouest et nous recherchons plus les mouillages dans les lagons que dans les ports. Nous partons donc demain pour Niue, à 590 miles au nord-ouest de Rarotonga ; ce sera notre dernière ‘longue’ traversée car toutes les autres îles jusqu’à la Nouvelle Calédonie sont assez rapprochées.

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